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Les Goblins sont une race de petits êtres noirauds et taquins c’est aussi un terme générique utilisé parfois pour désigner les plus laids des habitants de Féerie, ceux qui prennent souvent un aspect animal, témoin de leur nature bestiale. Ce sont les voleurs et les bandits de Féerie, les compagnons des morts, surtout le jour du Sabbat
Dehors, au soir trois fois béni Où les Ombres, disent les filles de ferme, Peuvent quitter leurs couches de rocher, Où les Goblins montent du Feu et des Marais, Des Mines et des Lacs, hanter les pas des Humains
De plus, ce sont des tentateurs; ils font souvent miroiter les fruits interdits de Féerie aux malheureux qu’ils mènent à la ruine Il ne faut pas regarder les hommes goblins, Il ne faut pas acheter de leurs fruits, Qui sait de quel sol ils ont nourri La faim et la soif de leurs racines? La Marche des Goblins CHRISTINA GIORGINA ROSSERRI
Petits et vigoureux, les Nains sont en général barbus, ils ont l’air de vieillards, mais c est qu’ils atteignent leur maturité à l’âge de trois ans et que leur barbe est grise dès sept ans. Ils vivent dans les montagnes d’Allemagne et de Scandinavie d’où ils extraient les métaux précieux pour en faire des armes, des armures et d’autres objets souvent doués de pouvoirs magiques. Ce furent les Nains qui façonnèrent Miolnir (le marteau de Thor), la lance Gungnir, le collier Brisinger des hommes de Freya, ainsi que des merveilles sans nombre, comme une nouvelle chevelure pour Sif, l’épouse de Thor, et une corde aussi mince qu’un fil mais assez solide pour ligoter Fenris, le loup géant.
Le Fougre est un goblin irlandais qui prend diverses formes animales, cheval ou taureau. Souvent, il est d’un noir de jais et ses yeux sont étincelants. Un poney barbu, amical, au dos accueillant, offre au voyageur un repos bienvenu, mais sitôt qu’il est en selle, le Fougre l’emporte dans une chevauchée sauvage qui se termine souvent par une chute tête la première dans une mare ou un fossé. Et on entend glousser le Fougre qui repart au galop.
LES FARFADETS reçoivent différents noms suivant les régions; au Pays de Galles ce sont les Bouquins, les Caraquins dans les Montagnes d’Ecosse, les Perchevins sur l’île de Man, mais ils ont en commun certains traits qui les rendent aisément reconnaissables. Le Farfadet est un petit bonhomme ridé, fripé, au teint brunâtre, haut d’un demi-mètre, qui se promène nu ou vêtu de loques brunes. Les Farfadets des Montagnes n’ont ni doigts ni orteils et ceux des plaines manquent de nez. En général le Farfadet adopte une maison et il s’en occupe avec un sens des responsabilités très développé. Il vient la nuit surveiller les animaux, moissonner, battre, faucher, faire les courses, bref, se rendre indispensable. Il termine les tâches que les domestiques ont laissées inachevées et, de plus, s’il estime qu’ils l’ont mérité, il les punit de leur paresse. En Ecosse, les Farfadets aident à brasser la bière. En échange de sa peine le Farfadet ne veut rien de plus qu’un bol de creme ou de bon lait avec un gâteau au miel. Qu’on veuille lui donner plus, il se froisse et s’en va, ce qui arrive souvent quand la générosité maladroite du maître de maison lui fait laisser au Farfadet des vêtements neufs «Qu’avons-nous là, Chanvri, Chanvrai Plus ne sauterai ici, plus ne marcherai.» Pourtant nous connaissons au moins une occasion ouun Farfadet a pris offense, curieusement, de ce qu’on lui offrait des habits de mauvaise qualité... «Dure, dure, dure bosse! Je ne moudrai ni ne battrai, M’auriez-vous donné beau linge, Que vous aurais servi longtemps. La chance peut aller, la guigne peut rester, Moi je vais m’en aller.» Leur comportement, semblable à celui de tous les esprits, est donc imprévisible, et il faut prendre grand soin de ne pas les offenser car, nous l’avons déjà dit, un serviable Farfadet se change facile- ment en dangereux Horla. Un jour qu’un Farfadet entendit critiquer sa façon de faucher, il se vengea en jetant toute la moisson au bas de la falaise. |